Bonjour Thierry Li Woon Chung et merci d’avoir accepté de partager ton expérience de l’entrepreneuriat sur 1001 startups. Tu es le co-fondateur de BoostMyKarma. Mais avant de nous présenter ta société, raconte-nous ton aventure entrepreneuriale, comment en es-tu arrivé là ? Qui es-tu ?
Bonjour, Thierry LI WOON CHUNG, 26 ans (la vie est dure sans la carte 12-25) et je suis le porteur de projet BoostMyKarma.
Initialement pharmacien industriel, j’ai pris conscience lors de la fin de mon cursus universitaire que le monde de la santé n’était pas fait pour moi. Désirant mener à bien le projet BoostMyKarma, j’ai par conséquent décidé de me réorienter vers une formation dans l’entrepreneuriat (Master 2 CJEI à l’IAE de Montpellier), et une formation dans les TIC (Master spécialisé CAPTIC à l’ESC Montpellier).
Mon aventure entrepreneuriale est très atypique, car j’ai découvert cette passion par pur hasard. Tout a commencé suite à un stage de cinq mois dans le cadre de mes études pharmaceutiques. A cette époque, un collègue et moi avions décidé de faire quelque chose de différent pour ne pas faire comme tout le monde. Le manque de « challenge » et la routine n’étaient pas (et c’est toujours le cas) fait pour nous… ! Cela nous a amené à développer un projet (dans le cadre de notre stage) à la pépinière d’entreprises Via Innova de Lunel. Après avoir goûté à l’adrénaline que nous procure l’expérience entrepreneuriale, j’ai tout de suite su que ma prochaine étape était de créer ma propre entreprise. Mais le plus dur restait à venir… il faut trouver la bonne idée !
Alors qu’est-ce que BoostMyKarma ? Et comment est né le projet ?
BoostMyKarma.com (BMK) veut permettre à tous de pouvoir changer le monde à son échelle, grâce à des outils simples, ludiques et décalés. BMK propose un système de jeu et une expérience simplifiée pour l’utilisateur à travers des applications Web et Smartphone. Ces applications indiqueront toutes les bonnes actions à réaliser autour de soi, qu’elles soient environnementales ou sociales. BMK encourage les bonnes actions au quotidien, contribuant ainsi à améliorer notre environnement et notre société de manière durable. Pour les associations, cette plate-forme web est un véritable outil de communication auprès des citoyens, et un outil d’organisation pour les bénévoles.
Le projet a vu le jour le 17 avril 2011, suite à un concours de création d’entreprises (le Startup Week-end de Montpellier) où nous avons remporté le prix spécial du développement durable. Ayant apprécié l’ambiance qui régnait à la pépinière d’entreprises Via Innova, j’ai tout de suite accepté l’accompagnement de cette structure pour suivre le projet.
Quel est votre business model ? Avez-vous fait ou allez-vous faire une demande de levée de fond ?
Le business model n’est pas encore définitif, car tout dépendra de l’importance de la communauté présente sur notre plate-forme web. Cependant, diverses stratégies ont déjà été définies en fonction du nombre d’internautes sur notre site.
Ayant quelques développeurs en interne, la levée de fond n’est pas envisagée tout de suite pour le développement du site-web. Nous arrivons à tout développer en interne jusqu’à présent. Par ailleurs, en faisant de nouvelles rencontres et en parlant du projet BMK, nous arrivons à susciter l’envie chez certaines personnes de nous aider.
A terme, la logique veut qu’une levée de fond soit prévue pour accélérer le développement du site, notamment pour une internationalisation.
Vous venez d’intégrer la pépinière d’entreprise Via Innova. Que cela vous apporte-t-il ?
Via Innova apporte à BoostMyKarma un réseau, une crédibilité et surtout des conseils sur mesure. Cette structure d’accompagnement me permet de travailler dans un cadre idéal et propice à la création d’entreprise : des entrepreneurs apportant leurs expériences, des échanges entre personnes de divers secteurs (plusieurs cerveaux en valent mieux qu’un ! et quand il s’agit de profils différents, cela devient d’autant plus intéressant !). Je rajouterai aussi qu’un porteur de projet est très souvent dans « sa bulle » arrivé à un stade du projet, et c’est là où la pépinière est très utile. Un avis extérieur permet souvent de prendre conscience qu’on va droit dans le mur ou qu’on n’est plus rationnel sur certains points.
Vous avez une cible client BtoC. Quelle stratégie adoptez-vous pour communiquer auprès de cette cible ?
Etant tous des étudiants en fin d’études, nous n’avons pas de budget de communication conséquent. De ce fait, nous communiquons avec un minimum de moyen possible grâce à l’essor d’Internet, surtout des outils tels que Facebook, Twitter, Pinterest, WordPress, Scoopit etc. Vive le webmarketing !
Quelle est selon vous le ou les facteurs les plus importants à la réussite d’une entreprise?
On dit souvent qu’il faut le tryptique : moyens financiers, équipe et compétences en interne pour réussir. Personnellement, je ne suis pas entièrement d’accord. Certes, il est plus facile de réussir avec tous les paramètres réunis, mais sans aucune hésitation je dirai l’équipe avant tout ! Avec une bonne équipe rien n’est impossible, car au final on trouve toujours des solutions après une session de brainstorming.
Des moyens financiers sont une nécessité, mais il n’est pas impossible d’obtenir des financements si l’idée est bonne et si le business plan présente bien le projet. En ce qui concerne les compétences, cela s’apprend sur le terrain et il existe aussi des structures de recherche qui développent certaines innovations.
Quelle difficulté avez-vous rencontré au cour de votre vie d’entrepreneur ?
Les difficultés que j’ai pu rencontrer sont très nombreuses. Mais c’est justement ce genre de défis qui me motive. Résoudre les problèmes les uns après les autres est selon moi le quotidien de tout entrepreneur.
Au niveau financier, je réalise un énorme sacrifice, car j’ai décidé de développer mon projet dans le cadre de mon stage de fin d’année (donc aucune rémunération et encore moins le temps d’avoir un petit boulot). Mais le plus dur a été le changement assez radical vis-à-vis de mes proches : moins de temps passé entre amis, impossible de revoir mes parents (je viens de l’Ile Maurice et plus d’une semaine de vacances ça n’existent pas), toujours des rendez-vous prévus, des mails 24h/24… et la liste est encore longue ! La gestion de l’équipe n’est pas évidente non plus, étant donné que les autres membres de l’équipe sont en stage dans d’autres entreprises… Malgré toutes ces difficultés, le jeu en vaut la chandelle et je reste entièrement persuadé que cela restera une expérience formidable !
Que représente l’entreprenariat pour vous ?
L’entrepreneuriat est difficile à définir… Personnellement, j’aime bien la définition de l’économiste Joseph Schumpeter avec l’entrepreneuriat conduisant à la « destruction créatrice ». Le concept de nouveaux produits et modèles économiques remplaçant les anciens ou encore l’entrepreneur transformant une idée en innovation sur le marché… Pour résumer, je dirai qu’il s’agit de développer une idée en un projet concret applicable sur le marché. Tout cela, dans un objectif de création de valeur économique et sociale. Cela a l’air dur à réaliser, mais pouvoir faire ce que l’on veut « n’a pas de prix » pour un entrepreneur.
Pouvez-vous nous définir le mot « innovation » ? Quelle en est votre vision en tant qu’entrepreneur ?
Faire les choses différemment et apporter une solution face à un besoin. Tout le monde peut être un entrepreneur, il suffit juste de se donner les moyens pour y arriver… Anticipation et patience sont vraiment les plus grandes qualités requises !
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