Marketing Digital : 7 questions à se poser avant de lancer son entreprise

Gilles Babinet: « Il n’est pas encore trop tard pour inventer une technologie plus sociale et inclusive »

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    On ne présente plus Gilles Babinet. « Digital champion » auprès de la Commission européenne, il est un entrepreneur-économiste-lobbyiste qui milite pour une transformation digitale plus inclusive. Lors de l’évènement USI, Gilles Babinet est intervenu sur les nouveaux paradigmes économiques et a fait le plaidoyer d’une économie digitale aux bénéfices partagés, dont nous faisons ici une synthèse.

    Créer un modèle économique et social vertueux

    Ce n’est une nouveauté pour personne, le digital engendre une véritable révolution économique, et bouleverse l’ensemble des bases économiques et sociales sur lesquels notre société s’est construite. En attestent les changements actuels des modes de travail induits par cette nouvelle économie. Pour Gilles Babinet, ce changement de paradigme pourrait être comparé à l’époque de la renaissance où la poudre à canon est arrivée de Chine en Europe et où l’imprimerie à vu le jour, permettant la diffusion d’informations.

    L’économie digitale doit financer le système social et en particulier l’éducation, indispensable pour que cette nouvelle économie profite au plus grand nombre


    Ces dernières années, le développement croissant de la puissance de calcul a permis un accès à l’information toujours plus rapide. La loi de Moore, dont la projection prédisait un doublement de la puissance de calcul tous les 18 mois, avait parfaitement modélisé cette croissance depuis le début des années 70. À titre de comparaison, on trouverait aujourd’hui dans un smartphone autant de puissance disponible que celle cumulée dans les Etats-Unis il y a 30 ans. Et si l’expansion des puissances de calcul semble désormais freinée, le quantique devrait ouvrir dans l’avenir de nouvelles perspectives, encore difficiles à estimer. Par ailleurs, au delà de la puissance de calcul, la loi de Moore devrait continuer de se confirmer, notamment avec le développement annoncé de l’internet des objets et autres technologies de ruptures. Ainsi, la révolution digitale n’en est encore qu’à ses prémices, et pour Gilles Babinet « l’instant technologique dans lequel nous sommes aujourd’hui doit nous amener à réorganiser le modèle de valeur qui n’est plus partagée. »

    La fin du fordisme

    Les sociétés les plus puissantes sont aujourd’hui celles qui proposent des services gratuits, alors qu’il y a 20 ans à peine, personne n’aurait imaginé l’expansion d’un tel modèle. Si nous avons déjà traversé diverses mutations économiques, celle-ci se distingue des autres par un point très fort et inquiétant. « Cette rupture n’engendre pas, comme les précédentes ruptures technologiques, un ruissellement de la création de valeur. Au contraire, elle consolide la concentration des richesses. Le modèle fordiste reposait sur un modèle expansif qui contribuait au modèle social en formant en abondance une main-d’oeuvre peu qualifiée ». En participant à la formation, le modèle participait, par ricochet, au financement des aides sociales comme la santé et l’éducation, notamment au travers des salaires qui augmentaient, au fur et à mesure que la courbe de productivité. C’était un système vertueux et expansif. À l’inverse, les plateformes numériques font travailler peu de travailleurs salariés, extrêmement qualifiés, et beaucoup d’indépendants, aussi appelés les slasheurs, qui créent les services pour un coût réduit, voire même parfois gratuitement . Ainsi, Google se développe et génère une grande part de ses revenus sur des contenus créés par d’autres, notamment la presse. « Si ce mécanisme est extrêmement rentable pour ces sociétés, il ne permet pas de financer le système social et en particulier l’éducation, indispensable pour que cette nouvelle économie profite au plus grand nombre ».

    Une productivité en baisse

    Si l’on parle du digital comme d’une économie productiviste, car il permet à bien des égards de maximiser la productivité, « nous constatons que les économies occidentales subissent, ces dernières années, une baisse de la productivité. En Angleterre, c’est la troisième année consécutive que la productivité est en baisse. » Les nouvelles technologies du XXIe siècle apportent, à ce stade, moins de gains de productivité que celles du XIX. D’après l’économiste Gordon, l’économie digitale n’est pas (encore?) une économie productiviste. Ceci proviendrait du fait que la confiance des travailleurs envers l’économie diminue. « Les gens ne croient plus au fait que le travail leur permettra d’avoir une meilleure vie », ce qui explique probablement cette baisse de productivité.

    Aujourd’hui, 1% des Américains profitent de 96% de la croissance aux Etats unis. C’est le rôle de l’Europe de faire émerger un modèle dominant inclusif. Il est encore temps d’être utopiste!

    « Le travail de l’économiste Daniel Lacalle met en avant le fait que la révolution digitale ne s’exprime pas encore suffisamment pour pouvoir engendrer des effets de levier, car il y a trop de liquidité sur les marchés. Selon Lacalle, l’irrigation de l’économie par la banque centrale a un effet perverse, car elle est tellement abondante qu’elle continue de financer des acteurs traditionnels, qui auraient normalement du disparaitre avec la transformation de l’économie. » Ainsi, alors que l’on aurait du assister à un remplacement de l’économie, les entreprises traditionnelles continuent d’exercer leurs importants pouvoirs de lobby pour lutter contre ces nouveaux acteurs et empêchent le véritable travail de règlementation et de régulation qui permettrait de poser un cadre légal et des devoirs sociaux. Sans cadre bien défini, les nouveaux acteurs profitent d’une régulation imparfaite, qui leur permet de profiter du système.

    Pour Gilles Babinet, il n’est pas encore trop tard pour agir, et on doit être en mesure de démanteler les plateformes si cela s’avère nécessaire. « Nous devons lutter contre l’accumulation primaire du capital. Aujourd’hui, 1% des Américains profitent de 96% de la croissance aux Etats unis. C’est le rôle de l’Europe de faire émerger un modèle dominant inclusif. Il est encore temps d’être utopiste! Nous en sommes qu’au début de l’ère digitale et il s’agit d’orienter le capital humain dans la bonne direction. Nous sommes à un moment où nous pouvons encore revoir les modèles et l’on doit contraindre les GAFA à financer le système éducatif et assurer leur contrat social. Et si cela ne fonctionne pas, nous devons être en mesure de démanteler les plateformes. Il faut les sanctionner sévèrement pour leur évasion fiscale et leur demander de financer la disruption sociale. La pensée libertarienne veut nous faire penser qu’il est préférable de laisser faire pour le bien être de tous. Or nous avons laissé faire jusqu’ici, et nous constatons que ce système ne fonctionne que pour une microscopique partie des êtres humains. »

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