Marketing Digital : 7 questions à se poser avant de lancer son entreprise
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Teads, le début méconnu de la startup revendue 285M€ à Altice !

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    « C’est très propre ! » Voilà ce que répond Loïc Soubeyrand quand on lui demande son sentiment sur la trajectoire de Teads. Il faut dire que depuis sa rencontre avec Olivier Reynaud et Loïc Jaurès, les deux autres cofondateurs de la startup, de l’eau a coulé sous les ponts.

    La naissance de Teads.

    En 2010, Olivier Reynaud dirige une startup dans le téléchargement musical alors que les deux Loïc développent une application de partage de photos en soirée. Les deux business reposent sur la visualisation d’une vidéo publicitaire permettant le téléchargement gratuit d’une musique ou d’une photo. Face à la complexité du métier d’éditeur mais au potentiel du concept, ils décident en août 2010 d’arrêter leurs aventures respectives pour se consacrer à 100% au développement d’une solution de monétisation plug and play basée sur la publicité vidéo. Teads voit le jour officiellement fin 2010 avec un objectif : permettre aux éditeurs de monétiser leurs contenus éditoriaux avec de la vidéo publicitaire. Pour Loïc Soubeyrand, « la grande force de Teads a été de se positionner dès la genèse du projet sur la vidéo publicitaire ».

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    À l’été 2011, Teads lève 200 000€ pour recruter deux développeurs et tenter de gagner le pari technologique de la vidéo. « Depuis le premier jour, Teads est rentable. Mais la vidéo était un objectif assumé, il a donc fallu chercher des fonds pour recruter des profils tech et proposer un produit qui correspondait à notre vision. La première année, on s’est comporté comme un lab. On a exploré tous les business model possibles, tous les formats potentiels, du péage publicitaire au pop-up. Cette phase nous a permis d’appréhender le besoin client et de créer l’outil idéal pour répondre au besoin du secteur, » explique Olivier Reynaud. Durant cette période, les multiples rencontres façonnent l’offre, c’est d’ailleurs en échangeant avec des sites de presse, dont L’Obs, que l’idée d’inRead, le produit phare de Teads, est née.

    « On était seul sur le marché, explique Loïc Soubeyrand. C’est comme si tu étais en haut de la montagne pleine de poudreuse et que tu te lançais pour faire les premières traces. On avait quasiment 100% de réussite sur les ventes » – Loïc Soubeyrand

    Avec inRead, un format qui permet d’intégrer des vidéos directement dans un article, Teads se positionne en game changer et séduit très rapidement les médias en ligne et les annonceurs. Olivier Reynaud se souvient d’ailleurs de ce matin où tous les principaux groupes de presse online étaient présents pour une démonstration de l’outil : « On a compris de suite que c’était le produit qu’ils cherchaient. On les a tous signés à ce moment-là. » Puisqu’en France, le produit plaît, Teads pense directement à l’international et recrute une personne pour gérer les agents commerciaux étrangers. « On était seul sur le marché, explique Loïc Soubeyrand. C’est comme si tu étais en haut de la montagne pleine de poudreuse et que tu te lançais pour faire les premières traces. On avait quasiment 100% de réussite sur les ventes parce que le produit était facilement intégrable, résolument scalable, répondait à un vrai besoin et promettait d’être compatible avec les mobiles à terme. »

    Un tour de financement à 4 millions pour sécuriser l’avance technologique

    En octobre 2013, Teads annonce une nouvelle levée de fonds de 4 millions d’euros. Avec ce financement, la startup souhaite poursuivre son développement technologique et passer du statut de jeune startup au statut de challenger européen de la publicité. La dimension technologique de Teads est énorme, la startup disposait d’ailleurs d’un à deux ans d’avance sur ses concurrents. Un postulat que partage Marie Ekeland, alors partner chez Elaia Partners : « Teads est le Critéo de la vidéo ». La startup saura rester très concentrée sur ces objectifs technologiques et ne fera pas de grosses actions marketing. Près de 500 éditeurs utilisent la technologie inRead un an seulement après son invention. Les fondateurs comprennent rapidement l’importance d’étoffer leur board. « Nous voulions nous entourer d’experts de la publicité digitale qui pourraient nous apporter une vraie valeur ajoutée, à tous points de vue. Lever auprès de Partech Venture, le fonds historique de Dailymotion et Elaia Partners, le fonds historique de Critéo, était un signal fort envoyé au marché. Pascal Gauthier, ancien COO de Criteo, nous avait rejoints en tant qu’administrateur indépendant pour nous aider à développer Teads à l’international, » raconte Loïc Soubeyrand.

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    Mais conserver une avance technologique à l’international coute cher. « Nous avons toujours eu une conscience financière, se souvient Olivier Reynaud. On a compris très vite que les talents et la technologie nécessitaient beaucoup de cash. On savait qu’après cette levée, soit on se lançait dans une nouvelle levée, soit on fusionnait, soit on était racheté. On devait attaquer rapidement le marché mondial, il nous fallait donc beaucoup de cash, mais aussi des compétences précises. »

    La fusion avec Ebuzzing propulse Teads dans le top 3 mondial

    En avril 2014, la fusion est officielle. Les fondateurs de Teads ont toujours perçu cette fusion comme une opportunité. « Ebuzzing était plus fort financièrement, mais nous avions l’avance technologique. La fusion a fait gagner du temps à tout le monde et a créé une entreprise avec une ambition mondiale, » estime Olivier Reynaud. Souvent galvaudée, l’expression “1+1= 3“ prend dans cette fusion toute sa signification d’après Loïc Soubeyrand. « Teads était le roi de la supply et Ebuzzing était le roi de la vente. À notre niveau d’entreprise, il faut que les sociétés qui fusionnent soient complémentaires, sinon cela se traduit en échec. Dans notre cas, nous avions la même vision et des métiers complémentaires. »   

    « Pour être honnête, entre les levées de fonds et la fusion, la dilution a été très importante » – Olivier Reynaud

    Au moment de la fusion, certaines voix de l’écosystème s’inquiètent de la totale absorption de Teads. « Ebuzzing a accepté de tuer tous ses produits en dehors de la vidéo et a mis toutes ses équipes au service de inRead et de la stratégie de Teads. Ils ont aussi tué leur marque, en validant le fait de conserver le nom Teads.» Les fondateurs de Teads, eux, s’effacent petit à petit face aux leaders d’Ebuzzing. « Quand on a créé Teads, on s’était mis d’accord sur les rôles de chacun, notamment la présence dans les médias. D’un point de vue Teads « historique », c’est dommage de ne plus voir les noms d’Olivier Reynaud ou de Loïc Jaurès sur certains articles quand sont mentionnés les cofondateurs. Du côté d’Ebuzzing aussi, certains ont dû mettre de l’eau dans leur vin pour réussir cette fusion. Tout est une question d’équilibre. À chaque fusion, on met en avant de nouveaux binômes, c’est le jeu, » explique Loïc Soubeyrand.

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    Au-delà de l’image, le pouvoir de décision des fondateurs se restreint, leur participation aussi. « Pour être honnête, entre les levées de fonds et la fusion, la dilution a été très importante. Mais passer de challenger européen au top 3 mondial et aujourd’hui numéro 1, on sait pourquoi on le fait, » confie Olivier Reynaud. Dans la foulée, Teads ouvre deux nouveaux bureaux, à New York et Los Angeles et annonce un chiffre d’affaires de 95 millions de dollars.

    2015, l’arrivée sur mobile

    L’année 2015 débute avec l’annonce d’une levée de fonds de 30 millions d’euros pour Teads. « On n’en avait pas vraiment besoin. Nous avions des réserves de cash, Ebuzzing aussi, mais c’était un moyen de montrer notre puissance et de se donner les moyens de réaliser des acquisitions, comme celle de la startup Brainient spécialisée dans la vidéo interactive en 2016, » explique Loïc Soubeyrand. Cette levée permet aussi de sécuriser l’investissement technologique pour le lancement d’ inRead Mobile. Une fois de plus les équipes techniques sont en première ligne. La startup traverse tous les trois jours une crise de scalabilité et doit tout le temps entretenir cette machine de guerre technologique pour créer le meilleur format.

    « Nous savions pertinemment que celui qui parviendrait à faire le “killer product” sur mobile raflerait la mise, raconte Olivier Reynaud. Dès le lancement c’était une évidence. Nous avons croqué le marché au moment où les budgets publicitaires sur mobile augmentaient. Aujourd’hui, le mobile représente plus de 2/3 de notre volume d’affaires. »

    La startup Teads revendue 285 M€

    En juillet 2016, Teads annonce un financement par de la dette de 47M€. « C’était assez drôle de voir la presse parler de levée de fonds, alors que le communiqué de presse était très précis sur le mode de financement. On se rend compte que si tu n’annonces pas de levée, on parle rarement de toi, même si tu as une boîte qui croît très vite, » raconte Loïc Soubeyrand. La plateforme Teads connecte des dizaines de milliers de sites internet avec des dizaines de milliers de campagnes, le tout en diffusant de la vidéo HD sur un panel de centaines de millions d’utilisateurs. En France, au moment de la revente, Teads occupe 87 % de part de marché des sites de presse. En termes de reach, Teads touche chaque année 1,2 milliard de personnes. Fin 2016, Teads annonce avoir réalisé 200M€ de chiffre d’affaires. En mars 2017, Altice rachète Teads pour 285 millions d’euros.

    « Teads deviendra d’ici quelques années une billion dollars company en chiffre d’affaires, pas en termes de valorisation. C’est une grande différence. » – Olivier Reynaud

    D’après Loïc Soubeyrand, « c’était le bon moment ! À partir d’un certain montant, la liste des acheteurs potentiels se réduit fortement. C’est génial d’avoir opéré le deal avec un groupe de télécommunications français ! » Mais 300M€ pour une startup que l’on annonçait comme la future licorne française, n’est-ce pas décevant ? « Les gens prennent le mauvais référentiel. L’AdTech est un secteur complexe et très chahuté. À d’autres périodes, des boîtes comme LiveReal ont été rachetées 500M$ par Facebook, mais la réalité c’est qu’avec ce rachat, Teads deviendra d’ici quelques années une billion dollars company en chiffre d’affaires, pas en termes de valorisation. C’est une grande différence. Nous générons plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par jour et nos concurrents sont Facebook et Google pour donner un ordre d’idée, » explique Olivier Reynaud. Autre point à soulever, Altice n’aura racheté définitivement Teads qu’en 2021, d’ici là, certaines clauses peuvent être activées donc la somme de 285 M€ n’est pas définitive. 

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    À l’annonce de ce rachat, les trois fondateurs de Teads ne sont mentionnés nulle part. « Chaque fusion donne un nouveau couple tête d’affiche, cette fois c’était Pierre Chappaz et Patrick Drahi. À la première fusion, je n’étais plus CEO, à celle-là je ne suis plus sur l’affiche, peu importe. C’est l’intérêt de Teads qui prime, » confie Loïc Soubeyrand. Le trio n’est d’ailleurs pas présent sur la page Wikipedia de Teads non plus. La plus grosse surprise étant de ne pas voir la photo d’Olivier Reynaud, Chief Creative Officer, dans les membres de l’équipe de management sur le site officiel de Teads. Olivier Reynaud raconte avoir développé un haut niveau de résilience par rapport à cela. « Dans ces phases d’hyper croissance, il y a un équilibre très personnel à trouver entre égo, réalisation et accomplissement personnel. Ce sont littéralement les montagnes russes émotionnelles, mais l’entrepreneur doit accepter de se mettre en retrait pour sa boîte, surtout quand tout est fait avec respect. Teads est passé de 3 à 600 personnes en 7 ans, on a refusé des propositions, on a fait des choix complexes, mais cette somme d’éléments a abouti à ce résultat ».

    Olivier a annoncé, en tout début d’année 2018, son départ de Teads pour se lancer dans une nouvelle aventure dans la vidéo. Of course. Loïc Soubeyrand a quitté la startup qu’il avait cofondée il y a un an pour lancer un nouveau projet dans la FoodTech, même s’il était totalement favorable à cette vente, il avoue que ce processus a cassé quelque chose en lui. « J’ai compris au début des discussions liées au processus de vente que mon histoire avec Teads touchait à sa fin. J’étais dans une sorte de routine opérationnelle, j’avais besoin de nouveaux défis. Je suis entrepreneur, j’ai besoin de cette adrénaline de la création. » Quant à Loïc Jaurès, il continue d’apporter sa pierre à l’édifice immense qu’est devenu Teads. Aujourd’hui, 95% du business du groupe Teads provient des briques technologiques développées par Teads en 2012.

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